Article publié le 13/12/2023 par : Gurvan Heuzé - Thématique : Divers

Quelle place pour les financements publics européens dans le sport ?

Retour sur l’excellent travail de recherche de Coralie MOREAU « Usages des financements publics français et européens par le mouvement sportif français. Le cas des programmes financiers européens à travers le programme Erasmus+ jeunesse et sport – 12 mai 2023 ». Ci-après une synthèse de son mémoire de master STAPS Gouvernance du Sport et Développement Territorial à l’Université de Bordeaux.

Peu d’articles scientifiques ont traité la question des financements européens pour le sport. Pourtant, ces financements ont une place importante pour de nombreux pays en Europe et la France accuse un certain retard. En 2022, sur 321 dossiers récompensés autour d’Erasmus+Sport, l’Italie coordonne 44 projets. La France, de son côté, n’est leader que de 10 projets.

La France reste un pays timide et en manque de connaissances sur les programmes de financements publics européens. Seules 30% des fédérations sportives françaises déposent des demandes de subventions à l’échelle européenne. 65% n’ont une connaissance que partielle, très faible ou pas du tout des programmes européens dans le sport. Erasmus+ Sport et Jeunesse reste le programme européen privilégié et le plus connu en France.

On retrouve la participation de quelques acteurs tels que des Fédérations Nationales Sportives (FNS) ou des CROS (Comités Régionaux Olympiques et Sportifs) tournés vers l’international. Ces organisations se démarquent par des élus faisant partie des instances européennes, voire internationales et des salariés experts de ces sources de financements. Ces deux groupes d’acteurs sont peu nombreux. Ils ont été amenés à travailler conjointement avec des instances nationales françaises telles que le CNOSF et l’Agence Erasmus+.

Un besoin d’accompagnement du mouvement sportif sur l’accès aux financements publics européens.

Les organisations sportives françaises qui se lancent dans ces candidatures restent en minorité face au reste de leurs homologues du mouvement sportif français. Il y a un manque de connaissances et de compétences des organisations sportives françaises pour le montage de candidatures. Supporté par la Commission Européenne, on parle d’une candidature de plusieurs dizaines de pages. Cela demande la maîtrise d’une méthodologie de rédaction spécifique.

La plupart des candudats ont fait appel à des prestataires privés ou des cabinets de conseils. Dans la plupart des cas, ce sont des salariés qui sont mis en charge de ces projets. Le temps de travail et les compétences demandées pour ce travail obligent un investissement constant. Peu de bénévoles ont aujourd’hui le temps et les capacités pour monter ce type de candidature.

Le CNOSF (via le programme PAFE) et l’Agence Erasmus+ mènent un travail important de soutien autour de ces programmes. Néanmoins, le mouvement sportif français ne se tourne pas vers ces derniers, les rejette même parfois.

La France reste un pays majoritairement interventionniste en termes d’aides publiques. Cela n’est pas le cas d’autres pays européens qui n’ont pas (ou moins) ces ressources publiques proposées. L’État, via notamment l’ANS (Agence Nationale du Sport), ainsi que les instances décentralisées que sont les régions, les départements et les collectivités locales restent des acteurs phares pour le fonctionnement du mouvement sportif français (voir graphiques)

Les organisations sportives restent dépendantes des financements publics proposés en France. Mais ils ne se tournent pas pour autant vers les financements publics européens pour diversifier leurs ressources.

Cette étude nous permet d’émettre d’éventuelles interventions pour aider le mouvement sportif français à se lancer: :
👥 Mettre plus en avant les projets portés par certaines organisations en proposant de plus nombreux échanges de bonnes pratiques entre les organisations expertes et les organisations curieuses et intéressées ;
🔎 Mettre en avant les bénéfices et les réels impacts que peuvent avoir ces types de projets ;
🌍 Impulser une ouverture à l’internationale du mouvement sportif français ;
✍️ Créer de formations pour le montage de la candidature, le suivi du projet pour les porteurs, mais aussi les partenaires des projets ;
🤲 Réunir et fédérer les experts de ces projets qu’ils soient issus de structures privées ou publiques pour impulser une dynamique globale ;

Merci Coralie Moreau pour ce travail de qualité, n’hésitez pas à la contacter coraliem819@gmail.com.

Ces données confirment l’ADN et la raison d’être de KGH Conseil à savoir :

  • Mobiliser des financements pour rendre concrets des projets à vocation internationale
  • Apporter une expertise technique des fonds publics et du montage de projets sportifs auprès d’acteurs sportifs
  • Pallier aux freins à l’accès aux financements publics européens des fédérations, clubs, associations : manque de temps, de ressources financières, humaines, méconaissance technique…

Si vous souhaitez monter des projets à dimension internationale et bénéficier de financements publics européens, n’hésitez pas à contacter KGH Conseil via gurvan.heuze@kghconseil.fr. Prochaine deadline : le 5 mars pour Erasmus+ Sport.

Articles similaires